« Montreuil-l’Argillé. Léa Héry, une jeune artiste prometteuse »
Installée à Montreuil-l’Argillé (Eure), la jeune artiste de 25 ans a présenté sa première exposition dans la commune. Rencontre avec Léa Héry.
« Léa Héry vient tout juste de présenter sa première exposition. Originaire de Paris, ses parents se sont installés depuis une dizaine d’années à Montreuil-l’Argillé (Eure). Une fois ses études terminées, elle fait son retour à la campagne et décide de se remettre à la peinture. « Le cadre est parfait pour l’inspiration, c’est très calme et propice à la création ». Son envie de peindre a toujours été une évidence, « Je n’ai pas fait d’école d’art, j’ai un parcours plutôt classique. J’ai décidé de faire une fac d’histoire de l’art à Tours. J’ai appris beaucoup de choses sur l’art, mais ça reste très théorique. Je me suis rendu compte qu’il me manquait quelque chose : La création pure ». Rapidement, elle se lance et prend les pinceaux.
Inspirée par la nature
« Je me suis rendu compte qu’il me manquait quelque chose. La création pure ».
Léa Héry
Son inspiration ? Elle l’a trouvée dans la nature mais aussi dans le théâtre, « j’aime étudier les personnages ». Mais elle avoue que ce n’est pas toujours évident « d’expliquer pourquoi elle a peint ce tableau d’une manière et pas d’une autre ». Si les personnages de ses tableaux ont tous une caractéristique commune, des grands yeux, qui rappellent un peu les toiles de Margaret Keane, ils représentent tous un personnage différent avec sa propre personnalité. « J’avoue que Margaret Keane disait que les yeux sont le reflet de l’âme, je trouve ça plutôt vrai. Pour le reste, avant de commencer à peindre, je me demande à quoi va ressembler ce personnage, si il aura des ailes de papillons ou si il sera accompagné d’une petite grenouille. Je ne m’explique pas forcément tous mes choix ». Elle présente aussi quelques illustrations où là encore les inspirations sont multiples. « Par exemple, l’une d’entre elles représente mes deux chiennes, j’ai voulu représenter leurs personnalités totalement opposées. »
Léa ne le cache pas, « c’est ma première exposition et je suis un peu intimidée, on ne sait jamais si ça va plaire ». À voir les points rouges, signe que le tableau est vendu, le travail de Léa semble être apprécié.
Olivier Nuzzo-Revol, qui est à l’origine de cette exposition, ne cache pas son admiration. « Elle a déjà trouvé son style, lorsqu’on voit l’une de ses toiles, on se dit tout de suite « c’est un Léa Héry », il n’y a pas de doute. Certains artistes, il faut plusieurs années pour trouver leur style et elle, elle l’a déjà ». Responsable de ventes aux enchères à Paris, Olivier Nuzzo-Revol, a d’abord eu l’idée de commander une toile à Léa pour une vente caritative. « Je lui ai demandé si elle pouvait réaliser un portait de Brigitte Bardot pour une vente au profit de la Fondation Brigitte Bardot qui aura lieu en novembre ». Léa relève le défi, « au départ c’était pas évident, car j’aime représenter des personnages avec des défauts, je n’aime pas les visages parfaits, les visages lisses. Je voulais représenter Brigitte Bardot pour qu’on la reconnaisse évidemment, mais sans perdre mon style. » C’est réussi, « on la reconnaît bien ».
Une première exposition
« Une fois que j’ai vu ce premier tableau, je me suis dit qu’il fallait organiser une exposition avec les toiles de Léa », explique Olivier Nuzzo-Revol. « On a profité du week-end du 14 juillet pour organiser ça. C’est vrai qu’il n’y a pas vraiment de lieu d’exposition à Montreuil. On a ce local, qui est privé, et on s’est dit que l’on pouvait organiser un événement, une sorte de one-shot ».
« Je me suis lancée un peu comme ça, toute la dentelle m’a demandé énormément de temps, c’est du détail avec aussi les ombres et lumières c’est pas toujours évident et au final le résultat me plaît beaucoup ».
Retour auprès de Léa, qui n’hésite plus à expliquer son travail. Oubliez les grands yeux si expressifs, là on est face à deux portraits tout droit sortis d’un autre siècle et qu’on a plus l’habitude de voir accrochés aux murs des salles des musées des Beaux-Arts. « C’est la première fois que je réalise un portrait dans ce style-là, plus classique que mes autres toiles. Je me suis lancée un peu comme ça, toute la dentelle m’a demandé énormément de temps, c’est du détail avec aussi les ombres et lumières c’est pas toujours évident et au final le résultat me plaît beaucoup ». Cette première exposition n’est sans doute pas la dernière pour Léa Héry. »
Par Garance Ferrard, le 01/08/2021.